Est-ce juste de juger l'autre immature ?

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Lorsque l'on fait mention de la maturité d'une personne, c'est dans la majorité des cas pour minimiser et dénigrer son action, pour l'infantiliser. L'autre peut surprendre. L'autre n'est pas différent de nous, il fera ce qu'il fera en fonction de ce qu'il est, permettant par la même occasion à ce qui devait être, d'être. C'est cela le moment éternel du soleil qui se lève ( Kokuzo mantra).

Dire que l'autre est immature, c'est un jugement grave et méchant - c'est de l'incontinence affective - car il ne se fonde que sur le ressenti d'un tenancier de pouvoir, celui de l'ancien - celui qui se considère adulte, assez mature - qui refuse à l'autre le droit de jouir du même objet que lui, surtout s' il sent qu'il peut y avoir concurrence. Il n'est finalement pas prêt à gérer une nouvelle situation et ainsi il refuse à l'autre l'espace qui lui revient en exigeant que la loi soit appliquée, celle des 32 signes distinctifs et les 8 caractéristiques qui permettent de reconnaître un Bouddha. Celui qui serait politiquement correct. Ce n'est pas cela créer et encore moins réactualiser. Faire appel à la maturité, c'est exiger le droit d'aînesse, une histoire de vieux mâle qui chasse les jeunes du clan.

Quand une femme devient mère, a-t-elle été mature avant la conception, pendant la conception ou à la naissance de l'enfant ? C'est tout le processus qui est une lente maturation. Ce n'est pas l'affaire d'une décision, ni d'un acte. Pour comprendre cela, il faut avoir une certaine sagesse - celle que nous enseigne la vie - mais surtout ne pas se réfugier dans ce que l'on considère être son bon droit. Sinon, on devient mère à l'âge d'être grand-mère. Est-cela suivre l'ordre cosmique ?

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